De nombreux adultes et enfants souffrent d’halitose ou mauvaise haleine ,vécue comme un handicap venant limiter leur vie personnelle (échec sentimentaux, isolement social) et professionnelle (performances de travail, carrière professionnelle). L’halitose peut être de survenue récente ou chronique, parfois régulière à certaines heures de la journée. Elle est isolée ou associée à une mauvaise odeur corporelle ou à d’autres symptômes systémiques ou respiratoires. Les causes d’une mauvaise haleine sont nombreuses , mais l’origine bucco dentaire est de loin la plus fréquente (70% des cas).
CERTAINES PATHOLOGIES, voisines de la sphère bucco-dentaire peuvent être responsables d’halitose :
rhinites
sinusites
amygdales cryptiques
tumeurs nasopharyngées
La cause peut aussi être :
pulmonaire (bronchites , pneumonies, néoplasies)
ou digestive (reflux gastro-oesophagien, hernie hiatale)
VOIE RESPIRATOIRE Dans d’autres cas, les composés volatils sont libérés par voie respiratoire après absorption digestive et passage sanguin. C’est le cas pour l’alcool, les composés de l’oignon et de l’ail mais aussi pour certains médicaments (anticholinergiques, phénothiazines…) L’acidose et l’hyperglycémie du diabète produisent des corps cétoniques volatils. L’urémie de l’insuffisance rénale s’accompagne d’une haleine ammoniaquée. Le fetor hepaticus de l’insuffisance hépatique est caractéristique.
UN TEST SIMPLE permet de confirmer l’origine locale ou générale de l’halitose. On demande au patient de souffler à travers les narines en maintenant la bouche et les lèvres fermées. Si l’odeur apparaît, il s’agit d’une cause générale. On lui demande ensuite de pincer le nez et de fermer la bouche, de rester quelques secondes en apnée puis d’ouvrir la bouche sans respirer. Si la mauvaise odeur apparaît, il s’agit d’une cause locale bucco-dentaire.
L’halitose est dans ce cas liée à la production de composés sulfuriques volatils provenant de la dégradation par les bactéries anaérobies des acides aminés ou acides gras libres de la cavité buccale (alimentation , salive, ou cellules buccales).
DE MULTIPLES CAUSES ODONTO-STOMATOLOGIQUES sont possibles, favorisant l’existence de réservoirs de germes anaérobies, la rétention de débris alimentaires ou l’augmentation de la concentration des protéines : Ulcérations buccales Inflammation gingivale Atteintes parodontales profondes Caries et infections dentaires Restaurations ou prothèses inadaptées, défectueuses Malpositions dentaires Enduit de la face dorsale de la langue Sécheresse buccale (déficit d’apport, médicaments…)
La consultation spécialisée dentaire ou stomatologique est le plus souvent nécessaire, aidée par une radiographie panoramique des maxillaires.
SOINS ET HYGIENE BUCCALE
Après bilan, le traitement reposera sur les soins des caries, le changement des restaurations ou prothèses défectueuses, la prise en charge appropriée des parodontopathies et l’élimination mécanique au cabinet du tartre . Une amélioration de l’hygiène buccale sera recherchée en renforçant le brossage dentaire, en utilisant un fil dentaire, un hydropulseur, un gratte-langue en cas d’enduit lingual important, une solution buccale antiseptique.
MODIFIER LES HABITUDES
Le recours à des produits odorants masquant la mauvaise haleine tels les chewing -gums ou bonbons à base de menthe parfois riches en glucides assimilables , est insuffisant.
De simples modifications des habitudes alimentaires (ail, oignon, épices, alcool)
diminution de la consommation tabagique à défaut d’obtenir son arrêt,
une réhydratation correcte (surtout au coucher pour réduire l’halitose du réveil) contribuent à lutter contre cette gêne et ses conséquences sociales.