Le paludisme, ou malaria, est une infection parasitaire propagée par le moustique Anophèle. Le Plasmodium qui cause le paludisme n’est ni un virus ni une bactérie, c’est un parasite formé d’une cellule unique qui se multiplie dans les globules rouges des humains ainsi que dans l’intestin des moustiques. Quand la femelle pique un individu infecté pour s’alimenter, des formes mâles et femelles du parasite sont ingérés avec le sang humain. Par la suite ils se rencontrent et copulent dans l’intestin du moustique, à la suite de quoi des formes infectantes sont transmises à un autre humain lorsque le moustique le pique pour se nourrir.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mené, dans les années 1950 et 1960, une campagne contre les anophèles qui a permis de considérablement diminuer leur nombre. Mais on a pu constater dernièrement un retour en force du moustique et du parasite. Aujourd’hui, le paludisme tue environ deux millions de personnes par an dans le monde, ce qui fait de lui la maladie infectieuse la plus mortelle après la tuberculose. Plus de 300 millions de personnes sont infectées chaque année. Les enfants et les femmes enceintes sont les plus touchés.
Bien que le parasite ait progressivement développé une résistance à plusieurs de nos anciens antipaludéens, nous disposons encore de nombreux médicaments sûrs et efficaces pour le traitement aussi bien que pour la prévention (prophylaxie).
Quatre espèces de Plasmodium peuvent transmettre le paludisme : P. falciparum, P. vivax, P. ovale et P. malariae. Les deux premiers types sont les plus répandus. Le Plasmodium falciparum est le plus dangereux de ces parasites car l’infection peut tuer rapidement (en quelques jours), alors que les autres espèces causent une maladie mais pas la mort. Le Falciparum malariae est particulièrement fréquent en Afrique subsaharienne.
Vous ne pouvez contracter le paludisme que si vous êtes piqué par un moustique infecté ou si vous recevez une transfusion sanguine d’une personne infectée. Le paludisme peut être transmis de la mère au fœtus pendant la grossesse. Les moustiques qui transmettent le Plasmodium le contractent en piquant une personne ou un animal infecté. Le parasite subit ensuite diverses transformations lui permettant d’infecter la prochaine créature piquée par le moustique. Lorsque vous le contractez, il se multiplie dans le foie et se transforme encore, se tenant prêt à infecter le prochain moustique qui vous pique. Il pénètre ensuite dans la circulation sanguine et envahit les globules rouges. Les globules rouges infectés finissent par éclater, ce qui a pour effet d’envoyer les parasites partout dans l’organisme et de causer les symptômes du paludisme.
Le paludisme partage notre vie depuis si longtemps qu’il est parvenu à modifier nos gènes. La raison pour laquelle de nombreuses personnes d’origine africaine souffrent d’anémie hémolytique drépanocytaire est que le gène qui la provoque confère également une certaine immunité au paludisme. Par conséquent, en Afrique, les personnes dotées d’un gène de drépanocytose ont plus de chance de survivre et d’avoir des enfants. Il en va de même pour la thalassémie, maladie héréditaire qui touche les personnes d’origine méditerranéenne.
Symptômes et Complications
Les symptômes apparaissent généralement 12 à 14 jours après l’infection. Les sujets atteints du paludisme présentent :
des céphalées
des douleurs musculaires
des frissons et des sueurs
parfois une diarrhée, des nausées et des vomissements
une diminution de l’appétit
une douleur abdominale
une fièvre élevée
une tension artérielle basse, causant des étourdissements (ou hypotension orthostatique) lors de changements de position (de couché à assis ou à debout)
Chez les personnes infectées par le Plasmodium falciparum, les symptômes suivants peuvent également être présents :
anémie, causée par la destruction des globules rouges infectés
extrême fatigue, délire, perte de connaissance, convulsions et coma
insuffisance rénale
œdème pulmonaire (une accumulation de fluides dans les poumons, qui peut entraîner de graves problèmes respiratoires)
Le Plasmodium vivax et le P. ovale peuvent demeurer inactifs dans le foie jusqu’à un an avant de provoquer des symptômes. Ils peuvent ensuite rester à l’état latent dans le foie et provoquer des récidives ultérieures. Le Plasmodium vivax est le type le plus répandu en Amérique du Nord.
Diagnostic
Il vous faut soupçonner le paludisme si vous avez de la fièvre. Consultez un médecin rapidement et faites une analyse de sang afin de vérifier la présence du parasite. Le médecin vérifiera également le volume de votre rate, une augmentation de son volume accompagnant souvent la fièvre paludéenne.
Les Plasmodium dans le sang sont généralement visibles au microscope. De simples tests pratiqués à l’aide de bandelettes réactives (on trempe dans le sang une languette de papier imprégnée de produits chimiques) peuvent également être utilisés pour identifier le P. falciparum. Des tests sanguins ainsi que des tests des fonctions rénale et hépatique seront pratiqués afin de vérifier les effets de ce parasite sur votre organisme.
Traitement et Prévention
Si elle est diagnostiquée suffisamment tôt, l’infection due au paludisme peut être entièrement guérie. Le sujet atteint peut être traité en consultation externe. Le traitement médicamenteux choisi par le médecin dépend des éléments suivants :
des antécédents médicaux
la gravité de la maladie
le type de paludisme
une grossesse en cours
Le traitement dure généralement de trois à sept jours, en fonction du type de médicaments. Pour vous débarrasser du parasite, il est important de prendre les médicaments pendant toute la durée de prescription : n’interrompez pas la prise de médicaments même si vous vous sentez mieux. Si vous ressentez des effets indésirables intolérables, le médecin peut remplacer le médicament par un autre.
Si vous vous rendez dans une région paludéenne, il est fortement conseillé de suivre un traitement préventif (prophylactique). Les mêmes médicaments que ceux utilisés pour guérir le paludisme peuvent prévenir sa survenue à condition de les prendre avant, pendant et après votre voyage. Il est vital de prendre vos médicaments tels qu’ils vous ont été prescrits, même une fois rentré chez vous.
Étant donné que les moustiques se nourrissent pendant la nuit, éloignez-vous des zones de danger (en particulier les champs, les forêts et les marécages) de la tombée de la nuit jusqu’à l’aube pour éviter d’être piqué. Utilisez des moustiquaires imprégnées lorsque vous dormez.