La région ano-génitale a la particularité d’être un lieu de communication entre le monde environnant et les organes internes, à savoir l’appareil urinaire, digestif et génital, de part la présence de l’abouchement de ces conduits naturels dans cette région, (urètre, anus, vagin).
Le corps a ses propres moyens de défenses naturels (exp. la flore vaginale normale du bacille de Döderlein), encore faut-il qu’il ne soit débordé par la création de conditions défavorables, soit par défaut, soit par excès d’hygiène locale.
C’est surtout la malpropreté (défaut d’hygiène) de la région ano-génitale, associé à la transpiration, la macération, les micro-traumatismes, l’apport de germes ou de virus, voire » l’excès de propreté « , qui créent les conditions favorables à l’éclosion de certaines pathologies nuisibles à sa santé, son bien-être et ses relations intimes (des sécrétions malodorantes peuvent entraîner la répulsion du partenaire, certaines affections peuvent lui être transmises).
Habitudes vestimentaires (vêtements, sous-vêtements)
Eviter le port prolongé de vêtements serrés (jeans serré) ou de collants, qui favorisent les micro-traumatismes par le frottement, la transpiration persistante favorisant une humidité prolongée et la macération.
Porter des sous-vêtements (slips, culottes) en coton et non en synthétique, nylon, qui favorisent la macération
Eviter le port de sous-vêtements favorisant les frottements, (micro-traumatismes) répétitifs (exp. string)
Laver les sous-vêtements à 60° et plus et bien séparément des autres vêtements, (température conseillée pour détruire d’éventuelles formes de résistances des champignons, les chlamydospores, à l’origine des mycoses)
Ne pas rester longtemps avec des maillots de bains humides à même le corps, veiller à les sécher rapidement ou à les échanger contre un sous-vêtement ou maillot sec, (humidité, macération favorisant les mycoses).
Ne jamais échanger ou utiliser une serviette de toilette, éponge, linge, maillot de bains, sous-vêtement utilisé par autrui, dont on est pas certain de la propreté rigoureuse.
Changer les sous-vêtements pour des sous-vêtements propres, au moins une fois par jour ou plus en cas de transpiration excessive, (après effort physique, en cas de conditions atmosphériques de chaleur, humidité).
Lavage des sous-vêtements avec une lessive adaptée (évictions de produits allergisants, agressifs, décapants).
Ne pas laisser traîner les sous-vêtements sur le sol et les porter ensuite.
Comportement
Avoir les mains propres, lavage au savon, avant de toucher la région ano-génitale, (les siennes comme celles du partenaire).
Ne pas toucher poignées, abattants des W-C publiques et même chez soi, avec la main utilisée pour l’hygiène locale (risques infectieux : herpès, condylomes, autres germes).
Ne pas s’asseoir sur l’abattant d’un W-C utilisé par autrui sans avoir pris la précaution de désinfecter ou de poser un système de protection intercalaire.
Après avoir uriné, possibilité d’assécher localement la vulve avec un tissu ou papier tissu doux (Kleenex) propre, toujours avec un geste d’avant en arrière par tamponnement ou essuyage doux, en suivant les replis intimes (région du méat urinaire et des petites lèvres puis les sillons entre les petites et les grandes lèvres).
Après défécation essuyer la marge anale et l’anus avec ses plis radiés correctement d’avant en arrière, sans gestes intempestifs, risquants l’apport de matière fécale vers la vulve et le vagin (risque d’apport de matière corrosive et ensemencement de germes, tels Escherichia Coli).
Si rasage des poils pubiens décidé, laver la vulve en premier avec un savon adapté, désinfecter localement avec un produit adéquat (exp. Chlorexidine aqueuse), pratiquer le rasage avec douceur puis désinfecter à nouveau avec le produit antiseptique avant de remettre un sous-vêtement propre, (éviction du risque de folliculite locale). Eviter les crèmes épilatoires irritantes.
Eviter le piercing dans cette région et si l’on décide de le faire, le pratiquer dans des conditions d’asepsie rigoureuse.
Bains, bains de siège, douches, bidets
Fréquence, durée
Une toilette complète par jour ou plus, si transpiration excessive par temps de chaleur ou par suite d’effort physique, est recommandée.
Préférer la douche.
Bain quotidien : oui, mais se limiter à moins de 20 minutes, qui ramollit les tissus et déshydrate la peau, et bien se rincer ensuite.
L’eau calcaire, les savonnages répétitifs et trop violent (frénétiques) altèrent le film protecteur de l’épiderme, la peau se dessèche, devient rugueuse, sensible.
Séchage toujours avec un linge propre ou au sèche cheveux à chaleur douce.
Nettoyage doux de la région clitoridienne, en décalottant avec douceur le capuchon clitoridien.
Produit
Ne pas utiliser n’importe quels produits, notamment trop décapant ou des produits antiseptiques quelconques, sans raison ou avis médical.
Utiliser des pains, crèmes, huiles adaptées à la physiologie féminine à pH neutre (pH7), ne perturbant pas l’acidité naturelle. Préférer le savon de Marseille, sans colorant, des pains dermatologiques sans savon, ou des produits conseillés par votre médecin ou pharmacien (bains moussant avec produits enrichis en agents adoucissants et hydratants et se rincer soigneusement ensuite).
Ne pas exagérer avec des bains additionnés en huiles essentielles sans conseils avisés et dosage adéquat.
Certains déodorants sont particulièrement agressifs, provocant rougeurs, démangeaisons, inflammation, allergies. Les éviter pour masquer des effluves désagréables nécessitant plutôt un conseil médical (cas de certaines vaginoses).
Eviter les » caches misères «
Douches vaginales, irrigation vaginales
Oui à la rigueur une fois après les règles et uniquement avec de l’eau claire sans additionner d’autres produits pour ne pas perturber l’écosystème local de défense (sauf avis médical différent).
Des ablutions externes à l’eau et au savon adaptés à l’hygiène féminine avec exploration digitale, mains propres, remplacent avantageusement les injections vaginales.
Eviter l’usage fréquent, régulier de la douche vaginale ou de l’irrigation vaginale à l’aide d’une poire gynécologique, car le milieu vaginal assure lui-même sa protection (sauf avis médical différent).
Pendant les règles
Changer les serviettes hygiéniques ou tampons hygiéniques régulièrement sur les 24 heures en fonction du flux.
Faire une toilette minutieuse. Bains et douches externes ne sont pas contre-indiqués, bien au contraire, selon les modalités précitées.
Eviter les rapports sexuels à ce moment (milieu plus propice à contracter des germes, augmentation du risque d’ascension des germes vers le haut appareil génital).
Changer les protèges slips, s’ils sont humides aussi fréquemment que nécessaire dans la journée, car la pellicule plastifiée empêche l’aération et favorise humidité et macération.
Rapports sexuels
Eviter les rapports sexuels pendant les règles (risques d’ascension de germes).
Lavage externe à l’eau et au savon approprié de la région génitale est recommandé avant et après les rapports sexuels.
S’assurer de la bonne hygiène du partenaire avant chaque rapport sexuel (lavage des mains et du sexe) et utiliser un préservatif au moindre doute, même si l’on utilise un autre mode contraceptif.
Se méfier de certaines pratiques sexuelles qui lèsent les muqueuses fragiles de la région ano-génitale, facilitant l’inoculation et ou la propagation des germes, de même que le contact avec certaines lésions à risques de contagion (vésicule herpétique, condylome) du partenaire.
Eviter les rapports sexuels anaux puis vaginaux (risque d’ensemencement patent des germes).
Utiliser un préservatif à chaque rapport sexuel avec un partenaire à risque : un inconnu, présentant une MST.
Uriner avant et après le rapport sexuel (but : » chasser » autant que possible des germes qui peuvent ascensionner dans l’urètre).
Consulter
Ne pas laisser courir une lésion, infection génitale, sans contrôle médical. Ne pas s’automédiquer, sans avis compétent préalable.
Consulter, si sensations douloureuses ou brûlures mictionnelles (en urinant) ou dysurie (difficulté d’uriner) ou écoulement désagréable (inhabituel, irritant, malodorant…), signes inflammatoires locaux, érythèmes (rougeurs), prurit (démangeaisons) permanent ou boutons, ou érosion.
Consulter en cas d’une inflammation persistante de la gorge suite à certains contacts (bucco-génitaux).
vaginales incolores (blanc d’œuf) et inodore surtout au milieu du cycle qui résulte d’un processus physiologique normale de desquamations cellulaires et de sécrétions glandulaires.
Ménopause
Discuter avec son médecin de l’opportunité d’un traitement approprié en sus des règles d’hygiènes préconisées, à but de restauration/amélioration des défenses locales.