Maladie

Cancer du sein

Le cancer du sein est l’un des cancers les plus répandus chez les femmes. Il s’agit d’un vrai problème de santé publique.

Anatomie

Le sein est une glande dont la sécrétion de lait se fait par le mamelon entouré de l’aréole. Il est constitué de lobules produisant le lait dans les canaux galactophores constituant un réseau ramifié se terminant au niveau du mamelon.

Le sein comporte aussi des vaisseaux sanguins et lymphatiques. Ces derniers véhiculent un liquide transparent désigné lymphe et mènent aux ganglions lymphatiques situés tout près du sein.

Le processus tumoral

Ce processus de division ou de multiplication cellulaire incontrôlée appelée aussi néoplasie aboutit à la constitution d’une masse tissulaire appelée tumeur.

Les tumeurs bénignes sont limitées géographiquement et leur croissance est purement locale.

Les tumeurs malignes tendent à infiltrer et détruire des tissus avoisinants et coloniser d’autres organes par le biais des vaisseaux lymphatiques ou sanguins : ces nouveaux foyers nés de cellules cancéreuses sont les métastases. L’objectif est donc d’empêcher le cancer du sein initial de se propager dans d’autres organes vitaux.

Qui est en risque ?

Les causes exactes du cancer du sein ne sont pas identifiées. Cependant il est établi que le risque augmente lorsque la femme vieillit. En effet, peu de femmes de moins de 35 ans sont touchées par la maladie. Par contre, la plupart des cancers du sein se déclarent lorsque les femmes ont 50 ans et plus.

Dépistage

Les principes sont les suivants :

1. Les femmes doivent voir leur médecin régulièrement et s’informer sur les facteurs de risque qui peuvent les concerner. Celles qui entrent dans la catégorie des femmes à risque doivent demander à leur médecin de leur prescrire systématiquement les examens de dépistage requis ; il est aujourd’hui démontré qu’une détection précoce diminue fortement la probabilité de décès.

2. Les femmes peuvent elles-mêmes prendre une part active à une détection précoce en faisant régulièrement un auto-examen de leurs seins, en consultant leur médecin pour faire une palpation des seins, une mammographie voire une échographie.

Rappelons que la mammographie est le meilleur instrument pour détecter tôt un cancer du sein, avant même que les symptômes n’apparaissent. En effet, cet examen permet de détecter la présence d’une masse anormale bien avant qu’une douleur ne soit ressentie.

En particulier, la mammographie peut détecter des zones de micro-dépôts de calcium dans le sein appelés micro-calcifications, qui même s’ils sont souvent bénins, peuvent parfois révéler un cancer

3. Lorsqu’un examen mamographique révèle une anomalie, d’autres examens sont nécessaires, en particulier une biopsie. Si cette détection précoce ne garantit pas la guérison à 100%, il s’avère qu’elle diminue substantiellement les risques du développement d’un cancer. C’est pourquoi, les médecins préconisent aujourd’hui aux femmes une mammographie régulièrement.

Surveiller les symptômes

Généralement, un cancer du sein au stade initial ne provoque pas de douleur. Souvent aucun symptôme ne se manifeste. C’est lorsque le cancer progresse qu’il crée des changements que toute femme peut détecter.

Il peut s’agir des symptômes suivants, sachant que ces mêmes symptômes n’impliquent pas la présence systématique d’un cancer :

1. une boule ou une épaisseur située dans ou à côté du sein ou sous l’aisselle,

2. une modification de la taille ou de la forme du sein,

3. une douleur dans le mamelon,

4. un mamelon qui a tendance à rentrer vers l’intérieur du sein,

5. une anomalie de la peau du sein,

6. une douleur générale du sein.

La prudence veut que si ces symptômes se manifestent un bilan immédiat soit fait.

Diagnostic

Pour parfaire son diagnostic, le médecin doit faire un examen clinique complet, interroger sa patiente sur ses antécédents familiaux et son histoire médicale personnelle.

Les étapes de l’examen clinique sont les suivantes :

1. le médecin fait une palpation des seins pour déterminer la taille, la texture de la tumeur et voir si elle bouge facilement,

2. la mammographie donne au médecin des informations supplémentaires sur cette tumeur,

3. L’ échographie permet de voir si la tumeur est remplie de liquide (il s’agit alors plutôt d’un kyste ) ou si elle est solide. Le fait qu’elle soit solide ne signifie pas forcément qu’il s’agit d’un cancer. S’il s’agit d’un kyste, il s’agit le plus souvent d’une tumeur bénigne.

Selon les résultats de ces examens préliminaires, le médecin peut vouloir faire d’autres investigations ou simplement surveiller sa patiente régulièrement.

Lorsque le moindre doute persiste, le médecin peut exiger une biopsie, une aspiration voire une exérèse de la tumeur soient réalisées par un chirurgien afin de faire examiner au microscope le contenu de la tumeur.

Conforter le diagnostic

Le cancer du sein le plus fréquent est un carcinome, c’est-à-dire un cancer né des tissus glandulaires.

Après examen de la tumeur, le pathologiste est capable de déterminer le type de cancer et surtout s’il est invasif c’est-à-dire s’il a dépassé les canaux galactophoriques.

Généralement, d’autres tests permettent au médecin d’affiner son diagnostic. Ce sont :

-  les tests récepteurs d’oestrogènes et de progestérone (tests hormonaux) : ces tests indiquent si le cancer a besoin d’hormones pour progresser. Dans l’hypothèse positive, il est probable qu’une hormonothérapie puisse être un traitement efficace, car elle prive les cellules cancéreuses des oestrogènes indispensables à leur croissance,
-  les radiographies,
-  les tests de laboratoires,
-  un examen des os, du foie ou des poumons car le cancer du sein peut éventuellement se propager dans ces régions du corps.

Avant de commencer tout traitement, il est indispensable de s’assurer que la prise en charge médicale est multidisciplinaire, faisant intervenir non seulement le chirurgien mais aussi l’oncologue médical, le radiothérapeute, le radiologue.

Les patientes disposent de toute façon d’environ 3 et 4 semaines entre le résultat de la biopsie et le début du traitement choisi.

Les traitements possibles

Les traitements sont soit locaux soit systémiques, soit les deux combinés :

-  les traitements locaux sont utilisés pour enlever ou détruire le cancer du sein dans une zone spécifique ; ce sont la chirurgie et la radiothérapie,
-  les traitements systémiques ont pour but de contrôler et détruire le cancer dans l’ensemble du corps ; il s’agit de la chimiothérapie, de hormonothérapie ou de l’immunothérapie. Ils sont donc utilisés soit pour diminuer une tumeur avant un traitement local, soit pour éviter une rechute, soit enfin pour traiter un cancer métastatique.

La chirurgie

La chirurgie est le traitement le plus utilisé pour soigner le cancer du sein. Il existe plusieurs interventions possibles :

-  la tumorectomie qui conserve le sein (elle retire juste la zone de la tumeur),
-  la mastectomie qui enlève tout le sein,
-  la mastectomie partielle,
-  l’extraction des ganglions situés sous les aisselles ou le curage ganglionnaire : ces interventions permettent de déterminer si les cellules cancéreuses ont pénétré le système lymphatique.

La radiothérapie

La radiothérapie utilise des rayons pour détruire les cellules cancéreuses. Un générateur oriente les rayons directement vers le sein. Il s’agit d’une radiothérapie externe.

Plus rarement, on place dans le sein des matières radioactives situées dans des tubes en plastique ; on parle alors de radiothérapie implantatoire ou de curiethérapie.

La radiothérapie intervient en complément de la chimiothérapie et de l’acte chirurgical, en particulier après une tumorectomie ou une mastectomie partielle. Les rayons ont pour but de détruire les cellules cancéreuses qui ont pu rester dans la zone traitée et diminuent le risque de récidive locale.

La chimiothérapie

La chimiothérapie utilise dans le traitement du cancer du sein des médicaments combinés (poly-chimiothérapie). Ces médicaments sont administrés par perfusion après la pose d’un site implantable. Ces médicaments entrent dans le système sanguin pour agir sur l’ensemble du corps. Ils ont pour rôle de prévenir l’apparition de métastases.

L’hormonothérapie

Ce traitement a pour but de priver les cellules cancéreuses des hormones sexuelles dont elles ont besoin pour se développer. Il s’agit le plus souvent de médicaments utilisés par voie orale. Les médicaments ont pour objectif de bloquer la formation d’hormones sexuelles naturellement secrétées par les ovaires. Parfois, une ablation des ovaires est préconisée ou on propose une « astration médicamenteuse » aux femmes non ménopausées .

L’immunothérapie

Certains médicaments sont aussi utilisés pour renforcer le système de défense de l’organisme contre le cancer du sein et pour ralentir la prolifération cancéreuse.

Il s’agit actuellement d’une voie de recherche.

Les différents stades de la maladie Une femme victime d’un cancer du sein doit impérativement formuler toutes les questions qu’elle se pose à son médecin. Elle doit prendre une part active au processus de décision pour connaître ses alternatives de traitement.

Cependant, la décision thérapeutique dépend pour une large part de certains facteurs :

-  l’âge,
-  si la femme est ménopausée,
-  l’état de santé général,
-  la taille et la localisation de la tumeur,
-  le stade de la maladie,
-  les résultats des tests de laboratoire.

Les facteurs déterminants pour déterminer le choix du traitement le plus approprié sont :

-  le stade de la maladie qui tient compte de la taille de la tumeur, de l’atteinte ou non des ganglions et de l’éventuelle présence de métastases,
-  le degré de différenciation de la tumeur,
-  les récepteurs hormonaux,
-  l’âge.

On peut distinguer plusieurs stades de la maladie dont les options thérapeutiques sont différentes :

– le carcinome non invasif,

– le carcinome invasif de moins de 1 cm de grade 1,

– le carcinome invasif de plus de 1 cm ou de grade 2 ou 3,

– le cancer avec extension ganglionnaire,

– le cancer inflammatoire,

– le cancer métastatique.

L’option de participer à un essai thérapeutique doit toujours être considérée quel que soit le stade de la maladie, car il s’agit le plus souvent de bénéficier de nouveaux traitements.

La reconstruction du sein

Après un acte chirurgical, en particulier une mastectomie partielle ou totale, une femme est souvent désireuse d’avoir une chirurgie esthétique « reconstructive ».

Elle peut consulter alors un chirurgien plasticien avant ou après la mastectomie même si la reconstruction est programmée ultérieurement.

Généralement, la reconstruction du sein se fait par l’implantation d’une prothèse en silicone ou par l’utilisation de tissus prélevés sur d’autres parties du corps de la patiente.

La réhabilitation

La réhabilitation fait partie intégrante du traitement contre le cancer du sein. Les principales composantes de cette réhabilitation ou rééducation sont :

-  revenir autant que possible à une vie normale,
-  faire des exercices du bras et des épaules afin de retrouver force et équilibre après éducation par un kinésithérapeute.

Le suivi post-traitement

Toute patiente doit absolument passer des examens réguliers une fois que le traitement est arrivé à son terme. Ceux-ci concernent :

-  les seins,
-  le thorax,
-  le cou,
-  les aisselles.

Une mammographie voire d’autres imageries et examens de laboratoire doivent être pratiqués de façon périodique.

Toute patiente ayant déjà été suivie et traitée pour un cancer du sein doit surveiller particulièrement tout changement affectant l’autre sein.

De même, elle doit signifier à son médecin :

-  toute douleur,
-  une perte d’appétit ou de poids,
-  une altération de ses menstruations,
-  des saignements vaginaux,
-  une vision trouble,
-  des maux de tête,
-  des insuffisances respiratoires,
-  une toux,
-  des troubles digestifs.

En effet, ces symptômes doivent être vérifiés immédiatement pour éliminer une rechute éventuelle.

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